Formation Contes en FLE

Il était une fois...

Une des activités humaines les plus anciennes et les plus créatives du point de vue linguistique est RACONTER DES HISTOIRES. Pourquoi n’en profiterions-nous pas dans un contexte didactique ?

Et, pourquoi pas écouter des histoires ?


quand j’ai introduit des paroles divertissantes, vous vous êtes réveillés, vous vous êtes mis à m’écouter, en ouvrant tout grand vos oreillesIl était une fois... vers l’an 1200 un monastère de Rhénanie où une assemblée de moines et de frères convers écoutaient les exhortations de leur abbé, mais ils sommeillaient, certains allaient jusqu’à ronfler !
Soudain l’abbé leva la voix : “Ecoutez-moi, mes frères, écoutez bien ! Je vais vous raconter un fait nouveau et extraordinaire : il était une fois un roi qui s’appelait Arthur !” Sur ces mots, il s’arrêta et dit : “Voyez, mes frères combien grande est votre misère ! Lorsque je vous parlais de Dieu, vous dormiez mais quand j’ai introduit des paroles divertissantes, vous vous êtes réveillés, vous vous êtes mis à m’écouter, en ouvrant tout grand vos oreilles !”
Citation littéraire (Extrait de La légende arthurienne, préface p.1, édition Robert Lafont, coll. Bouquin. Paris, 1989)

Peu importe la sévérité des conclusions de l’abbé car il venait de découvrir une des clés de la motivation. De même, le professeur de français seul dans la classe après le cours se demande parfois que faire pour captiver ses élèves, que faire pour trouver, sinon son inspiration, du moins une source d’intérêt accru. Car l’usure nous guette tous, jeunes et moins jeunes, professeurs expérimentés ou débutants. Et s’il est vrai que régulièrement l’on nous chante les mérites de telle ou telle méthode ou support il n’en reste pas moins que c’est la relation qu’il instaure avec son groupe qui demeure le garant de son succès.

Le conte comme outil pour la classe de FLE

Nous avons regroupé l’intérêt des histoires pour la classe de français en quatre points. Citons d’abord deux aspects proprement linguistiques : d’une part la contextualisation de la langue, nous savons tous qu’il est plus efficace de relier le vocabulaire et les structures à des situations et ainsi de le mémoriser ; d’autre part, le plaisir de l’oreille : chaque langue a une musique surtout quand le texte recherche le rythme et les sons comme c’est le cas de la chanson, de la poésie, et que l’on retrouve dans certains contes ou chez certains conteurs mais aussi le charme de la voix qui raconte et qui transporte faisant oublier le mot pour sentir l’émotion. Ce plaisir de l’oreille s’accompagne de celui de dire ou selon l’expression du conteur Henri Cazaux “le plaisir masticatoire”, c’est jouer comme dans les virelangues, c’est sentir la respiration de la langue, c’est explorer des sons nouveaux et l’articulation des mots... le professeur de langue en déduira tous les exercices de phonétique ou de prosodie !

Soulignons maintenant l’aspect ludique car on peut enseigner et apprendre dans la détente d’une histoire pour ensuite appréhender la contrainte d’une règle de grammaire par exemple. Mais dans le conte il y a une dimension artistique qui va au-delà du jeu parce que cet espace entre l’histoire et le conteur devient un lieu d’imagination pour chacun et celui qui écoute, recrée.

Enfin nous remarquerons que dans une histoire il y a un personnage qui nous touche, des aventures que l’on partage, une réussite que l’on espère, ainsi l’implication affective accentue l’empathie et la complicité mais aussi la compréhension et la mémorisation.

Cita literariaExtrait de Contes et récits pour la classe de FLE, Brigitte Arnaudiès. Pearson 2003

 

Et, pourquoi pas se former ?


PROPOSITION D’ITINÉRAIRE:

S’immerger dans le monde des histoires et par conséquent dans l’imagination.

Découvrir la grande variétés des contes mais aussi des légendes, des mythes : il y a des histoires pour tous les âges.

Analyser et potentialiser cet “outil” pour la classe de langue.

Pratiquer la création partielle ou totale d’histoires.

Jouer à dire et raconter.


PROPOSITION DE CONTENUS

A partir de l’écoute de contes et de récits dits à haute voix pendant la formation les participants pourront partager et comprendre le potentiel linguistique et de motivation pour leurs classes. Ensuite, nous mettrons en pratique une méthodolgie afin que les professeurs puissent préparer des exploitations pédagogiques adaptadées à leurs élèves.

Dans une deuxième partie, nous déterminerons les éléments constitutifs d’un conte pour fabriquer une “machine à inventer des histoires” et nous verrons comment jouer à créer des histoires avec une classe. Enfin chaque participant racontera soit un conte simple soit l’histoire inventée.

MÉTHODOLOGIE

Pour entrer au pays des histoires, le « Sésame, ouvre-toi » sera totalement en français et par empathie avec tous les héros nous les suivrons dans leurs péripéties, nous les aiderons à résoudre leurs épreuves et nous serons heureux d’être enfin arrivés...

2013 Brigitte Arnaudiès tous droits réservés